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Le jardin de Clémentine
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4 octobre 2005

L'envers du décor : Ames sensibles s'abstenir...

Pour éviter que l'on me pose la question, qui survient toujours quand je parle de ces contraintes que je traverse, je vais tout de suite dissiper tout mystère entre nous. Ce n'est ni glamour, ni féérique, c'est la réalité sous l'angle le plus cru : la mécanique, la technique, bref, cracra.

L'avertissement est donc destiné aux personnes qui préfèrent conserver un peu de mystère entre nous avant de mieux me connaitre ou qui préfèrent de toute façon, conserver un voile de pudeur vis-à-vis des gens qui ne sont pas de leurs intimes. M'enfin, si la curiosité vous prend un jour, vous saurez que c'est là et que cette note vous attend.

J'ai un problème physiologique, en fait ils sont deux. D'une part, je ne produis pas assez d'hormones, donc je n'ai pas de règles sans médicament; d'autre part, j'ai des ovaires "polykystiques" : un nom barbare pour dire en fait que je ne fabrique pas d'ovules non plus, ils restent sous forme d'infimes follicules très nombreux dans chaque ovaire. C'est cela qui impose de faire des piqûres d'hormones chaque jour pour les faire murir mais sous haute surveillance afin qu'il n'y en ait pas plus de deux qui se développent réellement. Le risque étant d'abimer les ovaires s'ils sont trop nombreux à murir en même temps, une grossesse extra-utérine et tout simplement une grossesse "trop" multiple pour être menée à terme.

C'est pour ces raisons que j'ai été prise en charge rapidement avec un traitement très contraignant à mon âge alors que des femmes plus agées attendent des années que ça puisse marcher.

J'ai toujours su que j'aurais des difficultés, c'est curieux mais je n'en doutais pas. Même avoir des règles était problématique. Tout mon entourage me répétait que ça ne voulait rien dire mais je savais. C'est curieux comme parfois, on a une intuition comme ça, que les autres refusent de voir mais pour soi, c'est une évidence.

Toute cette mécanique c'est l'envers du décor. D'un côté, la magie "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" et de l'autre, des dosages, de la chimie, des "glou-glou", des trucs visqueux... C'est tout l'humour des paradoxes...

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